Il était une fois ... 4

La chaîne alimentaire !



J'étais beaucoup plus jeune et j'avais l'habitude de pêcher avec un complice que j'appelais amicalement "Limouz" inspiré des histoires de "la musette à matthieu" que nous lisions à cette époque dans la revue "la pêche et les poissons" et surtout en référence à son auteur de talent, le grand Henri LIMOUZIN.

Nous nous amusions beaucoup à l'époque, et ce jour-là, la marne est en crue, nous sommes en barque le long ou plutôt, avec le niveau d'eau, sur une île, nous recherchons le brochet avec nos lignes eschées de vifs équipées de flotteurs.

Nous attendons la touche, sachant que peu d'endroits sont "pêchables" lorsque le niveau de la rivière augmente considérablement et à cette époque, a part la lotte de rivière pêchée à la "plombée" au ver de terre, les autres techniques ne donnaient pas beaucoup de résultats.

Nous arrivions à sortir plusieurs lottes certains jours ou l'eau étaient bien chargées, mais les meilleurs emplacements étaient pris d’assaut de très bon heure le matin, nous avions donc la chance d'avoir une barque pour nous positionner sur les bords de cette île pratiquement en face des autres pêcheurs du jour.

Alors que nous attendions les touches qui tardaient à se manifester, en plus de notre recherche des lottes, nous ne manquions pas l'occasion de tenter quelques brochets au cas où ...

Je me souviens de notre conversation ce jour particulier et cette réflexion restera gravée dans nos mémoires pour nos pêches futures, elle consistait à se mettre en situation à la place des poissons dans cet environnement bouleversé.

Notre "Limouz", à un moment ou "rien ne se passe" déclare sur un ton philosophique ;

- la crue submerge les terres et les vers de terres et les insectes qui se retrouvent sous l'eau doivent devenir la nourriture des poissons blancs, gardons et autres ...

Qui, en toute logique, doivent à leurs tours devenir la proie des carnassiers attirés par cette activité déplacée !

En fait, nos lignes avec des vifs que nous avons positionnées face à nous devraient plutôt être déposées carrément sur l'île derrière nous ...

Et tout en m'expliquant son raisonnement, le "Limouz" enlève sa canne à vif et après avoir adapté son flotteur au fond moins important, la dépose juste derrière nous à quelques mètres dans peu d'eau ...

Son flotteur est à peine stabilisé qu'il s'enfonce brutalement et quelques minutes plus tard, un brochet se retrouve suspendu dans cet espace restreint.

Je me souviens encore du fou-rire qui nous a gagnés après cette capture, sachant que cette fameuse réflexion sur la chaîne alimentaire a bien sur été reprises de nombreuses fois lors de nos sorties de pêche avec souvent un certain succès à la clé ...

J'ai bien retenu, ce jour-là, qu'une réflexion logique peut changer le cours d'une partie de pêche ...

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