Il était une fois ...26

La "SAUVAGE" du Doubs !


Encore une histoire de ma jeunesse et de ces souvenirs de pêche avec mon père durant les périodes des vacances, en général au mois d’août, ce qui n'était pas le meilleur choix pour prendre des poissons avec la chaleur estivale.

Il fallait, en général se lever tôt le matin pour espérer toucher quelques poissons dès les premières lueurs, où rester en fin de journée afin de profiter de ce fameux coup du soir qui n'était malheureusement pas toujours au rendez-vous ...

Je partais très motivé, souvent seul, le long du Doubs qui coulait juste en bas du village où nous avions une location de vacances à la ferme et je rêvais de prendre une grosse truite par surprise !

Bizarrement, mon père avait pris l'habitude d'aller pêcher plus tard, seul aussi de son côté et je dois dire que je n'entendais pas trop parler de ces sorties, mais il faut avouer qu'à l'heure où je rentrais la plupart du temps, il faisait nuit, ma mère était toujours très inquiète et me le faisait savoir, je ne m'éternisais donc pas et j'allais vite au lit pour rêver et préparer la sortie du lendemain ...

Ce matin-là, la rivière était calme et c'est juste derrière un petit îlot entouré de sable, dans une zone calme, mais à proximité immédiate du courant que je trouvais ce que j'étais venu chercher !

Je lançais ma petite cuillère n° 2 un peu plus loin derrière, sans faire de bruit, pour la faire passer innocemment sur cette zone propice quand soudain ...

Une attaque violente stoppe net mon leurre et je sens une résistance puissante qui me fait penser à un brochet, mais la chandelle qui suivra me confirmera que c'était une superbe truite sauvage !

Et pour être sauvage, elle l'était bougrement la diablesse, à tel point qu'elle profitera de l'effet de surprise pour dévaler le courant et se décrocher me laissant seul avec mes regrets ... 

Depuis le temps que j'en entendais parler de la différence de combat qu'il peut exister entre une "vraie" truite sauvage née dans la rivière et une truite de repeuplement mise chaque année pour maintenir un cheptel afin d'assouvir les passions des pêcheurs, et patati, et patata, je l'entends encore mon père ...

Très déçu de n'avoir pu prendre ce superbe poisson, je rentrerais le soir, mais cette fois, je pouvais enfin raconter à mon père que j'avais enfin "touché" une truite digne de ce nom, une "SAUVAGE".

Ce que je n'avais pas prévu, c'est que ce dernier m'écouta d'abord d'une oreille distraite faire le récit de cette mésaventure, pour finalement comprendre et réagir ...

-Ne me dis pas que c'est la "grosse" du virage derrière l’îlot que tu as raté, nom, ce n'est pas possible !

Alors qu'il ne semble pas du tout content, je commence à comprendre ...

En effet, chaque jour, c'est bien dans ce virage qu'il se rendait, car il l'avait repéré la belle sauvage et elle était énorme, c'est sûr et elle n'était pas près de se faire reprendre avec un échec pareil "et patati et patata", je l'entends encore le "vieux" et j'aimerais tellement qu'il soit encore là pour lire ces quelques lignes ...


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