Les envahisseurs !
Mais où sont donc passé nos écrevisses ...
Trois espèces autochtones vivent théoriquement en France, l'écrevisse à pattes rouges "Astacus astacus", l'écrevisse des torrents "Austropotamobius torrentium" et l'écrevisse à pattes blanches "Austropotamobius pallipes".
Nous trouvons également en France, d'autres espèces d'écrevisses envahissantes, comme ;
L’écrevisse turque ou encore écrevisse à pattes grêles "Astacus leptodactylus" qu'il ne faut pas confondre avec l'écrevisse à pattes rouges qui est moins épineuse.
Pour les autres espèces qui sont les plus rependues en France maintenant, elles sont toutes classées "invasives", la plus rependue étant l'écrevisse américaine " Faxonius limosus", originaire de la côte est des États-Unis. Elle aurait été introduite en Europe vers 1880. C'est la première écrevisse exotique introduite en France qui a pu rapidement s'adapter à ses nouveaux milieux. Elle s'est ainsi acclimatée en Allemagne, en Suisse et en France où elle a pu contribuer à la régression ou disparition des espèces autochtones.
L'écrevisse de Californie ou écrevisse signal ou écrevisse du Pacifique "Pacifastacus leniusculus", originaire des cours d'eau et des eaux stagnantes du nord-ouest de l'Amérique du Nord a été introduite en Europe, pour remplacer l'espèce Écrevisse à pattes rouges, autochtone afin de restaurer le commerce de l'écrevisse, après que l'espèce européenne a été décimée par la peste de l'écrevisse et est devenue rapidement invasive, supplantant en quelques décennies les dernières populations d'espèces autochtones là où les deux espèces sont en concurrence.
L'écrevisse européenne est plus petite, se défend moins bien en raison de pinces plus petites, grandit moins vite et est moins féconde et moins agressive.
L'écrevisse calicot "Orconectes immunis" est une espèce d'écrevisses d'eau douce nord-américaine qui a été introduite en Europe, où elle a d'abord colonisé le Rhin. Elle vit dans des plans d'eau à débit lent et peut survivre en s'enfouissant s'ils s'assèchent.
L'écrevisse Juvénile, originaire encore une fois des Etats-Unis, elle a été introduite en France en 2005 dans le Doubs. Sa présence doit être confirmée dans les Pyrénées-Atlantiques où une seule station a été mise en évidence sur toute l’Aquitaine en 2012.
Cette écrevisse possède un ergot interne sur le "carpopodite" et de petits tubercules clairs sur la marge inférieure des doigts des pinces dont l’extrémité est cerclée de noir et orange avec des pointes incurvées. Elle a également des épines en arrière du sillon cervical et un rostre aux bords convergents.
On la trouve en rivières, plans d’eau canaux et marais. Elle supporte une grande amplitude thermique et une eau de qualité médiocre.
C'est également une espèce "susceptible de provoquer des déséquilibres biologiques "son introduction est interdite dans tout type de milieu.
L'invasion des espèces d'écrevisses présente également des difficultés avec des pathologies courantes qui se développent sur nos écrevisses autochtones ;
La peste de l’écrevisse
L’expression "peste de l’écrevisse" désigne une infection causée par un champignon, "Aphanomyces astaci", ne laissant souvent, aucune survivante au sein d’une population. Les écrevisses exotiques sont porteuses saines de cet agent pathogène (mortalité très faible) et souvent à l’origine d’introduction de la peste. Les poissons, par leur mucus et l’Homme peuvent également véhiculer cette pathologie.
Symptômes :
- Tuméfaction (gonflement) de l’abdomen qui prend une coloration rougeâtre ainsi que raidissement des pattes (insuffisants pour un diagnostic).
- Présence de filaments mycéliens larges et aux extrémités arrondies, ramifiés perpendiculairement (examen au microscope nécessaire).
- Nombreux individus morts sur les berges et sur le fond du lit.
La maladie de la porcelaine (ou Télohaniose)
Une écrevisse atteinte de la maladie de la porcelaine est remarquable par la coloration blanchâtre des muscles abdominaux en face ventrale, d’où le nom de la « porcelaine ».
Caractéristiques :
- Évolution lente de la maladie (dure plusieurs mois).
- Variation du taux d’infection dans une population de 2 à 30 %.
- Transmission par ingestion des cadavres infectés.
Autres
D'autres pathologies sont connues pour impacter les populations d’écrevisses autochtones, telles que la fusariose des branchies, la rouille, ou encore la mycose des œufs.
Alors, la prochaine fois que vous rencontrerez une écrevisse, regardez-y de plus près, car c'est plus souvent un envahisseur ...
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