Il était une fois ... 7
Le goût de la brème !
Il était une fois un très jeune pêcheur qui faisait ses
premières armes à la pêche et à cette époque trop lointaine, car cela
ne me rajeuni pas, ses premières cibles étaient les
poissons blancs qui étaient encore nombreux dans nos rivières pourtant
déjà bien polluées, mais il semble que l'on ne s'en rendait pas encore compte.
Les
premières prises sont toujours importantes pour un jeune novice, les
brèmes étaient encore facile à capturer avec un montage "plombé" sur le
fond et on ne parlait pas à l'époque de "feeder", il suffisait d'un vers de terre simplement et les touches ne se faisaient pas attendre bien longtemps ...
Déposer un vers de terre
au beau milieu de la marne et ce dernier avait de forte chance de
rencontrer nos amis les brèmes, des communes très large ou plus souvent,
des plus petites brillantes, des brèmes bordelières !
Malheureusement
pour ce jeune pêcheur, fier de ses deux prises qui tenaient dans une
poêle à frire, il rentrait à la maison pensant se régaler pour compléter
cette belle matinée de pêche ...
Arrivé à
la maison, il s'attendait à des félicitations familiales ou chacun
souhaiterait goûter au plus vite ces merveilles de la nature, car à
l'époque, on ne parlait pas beaucoup de "no kill", sauf dans le monde si lointain pour notre région de la pêche à la mouche.
Quelle ne fut pas sa surprise de ne pas obtenir les félicitations attendues, avec en plus un rejet catégorique quant à la cuisson de ses prises, avec pour excuse principale que ces derniers étaient impropres à la consommation ?
Le
pauvre jeune pêcheur aurait pu en rester là, mais il était têtu le
bougre et inconscient du danger qui le menaçait, il insista lourdement,
mis en avant que personne ne le comprenait, que ces jolis poissons ne
pouvaient pas être si mauvais que cela ...
Un
conflit familial sur ce sujet éclata, mais sa ténacité fut récompensée
au-delà de ses espérances, les poissons seraient donc préparés
uniquement pour lui, mais son père n'avait pas non-plus pour habitude de
céder à un caprice sans conditions.
La
seule condition ne semblait pas inatteignable, le "deal" fut donc
accepté par les parties, les brèmes devraient être impérativement
consommées afin qu'il s'en souvienne ...
Et
je peux vous dire que je m'en suis souvenu, car la brème, même avec des
herbes et du citron, c'est franchement "dégueulasse" et ce mot parait si
faible pour définir le goût immonde de ce poisson !
Sans le savoir, cette espèce fût donc une des premières à être remise à l'eau, le "no kill" était né dans ma tête.
Et
pourtant, aujourd’hui, des pêcheurs au filet professionnel vendent
leurs poissons, dont les brèmes pour en faire du pâté ou des rillettes,
je reste persuadé que pour masquer le goût de ces poissons,
l'assaisonnement doit être bien "salé".
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