"No Kill" et rituel ...

Quelques bases pour "gracier" les poissons ....

Avant de présenter un poisson, il faut respecter certaines règles !
On parle souvent de "no kill" ou de "catch and release" pour n'employer que des termes anglophones à la mode dans le milieu des pêcheurs "tendances" !
Mais finalement, cela vient d’où ?
C'est une pratique développée par les pêcheurs sportifs américains au cours du XXe siècle. Cela consiste à relâcher volontairement et systématiquement les poissons pêchés, qu'ils atteignent ou non la taille légale de capture fixée par la réglementation. Les premiers pêcheurs français à adopter cette pratique sont les adeptes de la carpe, et de la mouche, puis rapidement les nouvelles générations de pêcheurs de carnassiers aux leurres leurs emboîteront le pas.
La notion de "rentabiliser" le permis de pêche perd tout son sens, et les nouvelles technologies, avec les caméras portables et les appareils photos numériques vont également contribuer au développement  de cette pratique et les réseaux sociaux remplaceront rapidement le café du commerce.

"Gracier" (vous avouerez qu'en français, c'est moins "fun") les poissons ne se fait pas sans une certaine organisation, et méthode sinon, les chances de survie sont infimes.
Pour être vraiment au top, il faudrait pêcher avec des hameçons sans ardillons, ou écraser ces derniers, mais pour ma part, je n'en suis pas encore là, sauf un peu à la mouche, surtout qu'à certaines périodes, les touches de carnassiers aux leurres se font rares, et sans ardillon, le moindre "moût" dans la ligne, une chandelle du poisson et c'est fini.
Souvenir de Dordogne
J'admire au passage, ceux qui, comme mon ami Stéphane de Dordogne décroche les poissons lorsqu'ils sont dans l'eau sans les toucher avec la main, à l'aide d'une grande pince spécifique accroché à son gilet de pêche.
Mais dans ce cas, pas de "selfie" avec le poisson, pour faire le malin sur les réseaux sociaux ...

Reste que lorsque l'on décide, comme moi, de prendre ses poissons en photo, il faut donc être méthodique et respecter un ordre des choses qui permet d'être rapide afin d'écourter au maximum la sortie de l'eau des poissons, car c'est un peu comme si, on nous plongeait la tête dans l'eau durant une période .... que l'on souhaiterait courte !

L'épuisette sert aussi à écourter le combat, car si on souhaite relâcher le poisson ...
Lors d'une prise, la première chose à faire, c'est de soigner la sortie du poisson, soit on le dépose sur un tapis végétal, de l'herbe des bordures par exemple, en évitant les ronces, ou on le met dans l'épuisette, et on le laisse à l'intérieur durant la manipulation.
Bâillon à brochet
Le décrochage doit être rapide, et si on n'utilise des hameçons avec ardillons, la pince ou le dégorgeoir doivent être utilisés tout de suite sans chercher à enlever cet hameçon à la main car dans 80% des cas, on n'y arrive pas et on perd du temps précieux pour la survie du poisson.
Cette opération peut se terminer de manière chirurgicale si on ne prend pas les précautions nécessaires. L'utilisation d'un bâillon à brochet peut aider uniquement si cela est nécessaire,afin de vous aider à maintenir la gueule ouverte durant l'extraction, et attention aux hameçons lorsque le poisson se débat. Si on utilise un chiffon, ce sera uniquement sur l'intérieur de la gueule pour éviter les dents d'un brochet ou d'un sandre, cela est inutile pour les autres espèces.
Pour la pêche au vif (hameçon simple recommandé) ou au toc avec une esche naturelle, dans les cas extrêmes, lorsque le poisson a engamé profondément, mieux vaut couper le nylon ou le "fluoro" en  laissant le minimum possible de longueur avant de le relâcher.

Mesurer son poisson dans de bonnes conditions
La mesure avec un tapis de réception gradué est le top, mais c'est encombrant et lorsque l'on prospecte à pied, un mètre de couture ou spécifique à la pêche est une bonne solution, le poisson doit être étalé, la nageoire caudale doit être ouverte.
Pour vérifier la taille du poisson, il se mesure de l'extrémité de la bouche à celle de la nageoire caudale ouverte.
Pour prendre une photo "souvenir" du poisson, soit vous avez un appareil photo et un complice qui prendra la prise, soit vous faites un "selfie" avec un téléphone portable mais cela limite la taille, car lorsque c'est un "gros" cela devient compliqué, soit vous optez pour une caméra de type "GoPro" qui, posée au sol ou sur un support vous permet de faire une photo automatique ou une petite vidéo à partir de laquelle vous pratiquerez une "capture écran" sur un ordinateur une fois à la maison. Pour ma part, c'est la solution que je privilégie, la caméra est fixée sur ma casquette à l'aide d'un support dédié, et je la pose au sol pour prendre mes vidéos.
Attention à tenir compte de la luminosité car avec une petite caméra type "GoPro", mais aussi lors de la prise avec un appareil photo, il faut veiller à avoir le soleil dans le dos, et lorsqu'il fait sombre, temps couvert ou nuit qui arrive, cela devient compliqué sans éclairage.
Plus on avance le poisson vers la caméra et plus la perspective l'avantage en trompe l’œil, il parait donc bien plus gros qu'il ne l'est en vérité ...
Ne souriez pas, on le fait tous ! 

Évitez de mettre les mains devant l'objectif et le poisson comme ici ...
Attention lors de ces prises, il convient de protéger le poisson au maximum, et pour cela on se positionne à genoux ou on présente son poisson d'une faible hauteur, en gardant à l'esprit qu'un poisson, ça glisse et qu'une chute de la hauteur d'un humain, peut être fatale surtout sur un sol dur.
On évite les cailloux, ou goudron, et dans la mesure du possible on conserve des mains mouillées ou humides afin de ne pas altérer le mucus des poissons, qui est rappelons-le son armure contre les bactéries.
Le chiffon est à prohiber, surtout ne pas essuyer le poisson, vous ne ferez qu'enlever du mucus, garder le pour la fin lorsque le poisson a été remis à l'eau pour vos mains.



Vient le moment de la "relâche" qui doit, dans la mesure du possible s'effectuer doucement en déposant le poisson dans l'eau en position verticale afin qu'il reprenne ses esprits, et reparte de lui même. Dans les cas ou le poisson a du mal à reprendre vie, on peut l'aider en le déplaçant d'avant en arrière afin de faire passer l'eau dans les ouïes.

Déposez le poisson doucement pour qu'il reprenne ses esprits ...
Lorsque l'eau est claire, on peut avec une caméra étanche prendre une prise de vue sous la surface lorsqu'il repart.

La prise de vue sous l'eau claire est toujours sympa !
Toutes ces manipulations peuvent paraître compliquées, mais avec la pratique, et surtout de la méthode, on arrive à effectuer ces opérations dans l'ordre rapidement, et c'est toujours un superbe moment de voir repartir un poisson qui pourra grandir, et faire le bonheur d'un autre pêcheur, et parfois vous aurez le plaisir de le retrouver lors d'un prochaine sortie ....

La plongée du poisson, un moment qui entretient le rêve ...
Le "no kill", c'est bien mais ne rêvons pas trop quand même, tous les poissons relâchés ne survivent pas forcément, le stress peut également intervenir, les sandres sont souvent concernés, la hauteur d'eau aussi, car piquer un poisson sur un fond important nécessite de ne pas le remonter trop vite afin de respecter les paliers nécessaires à la décompression.

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