Palplanches le long du canal ...

Danger pour la nature !

Palplanches en acier

On assiste actuellement à une augmentation de projets de réfection des berges pour la navigation et beaucoup vous diront que les canaux servent avant tout à la circulation des bateaux ...

Qui se soucie des oiseaux qui nichent sur les bordures dans les haies ou les joncs, qui se soucie des poissons qui trouvent refuge dans ces mêmes endroits pour se protéger des carnassiers et autres cormorans ou tout simplement pour pondre leurs œufs, qui se soucie des sandres qui forment des nids sur les zones de graviers en pente et qui, lorsque les palplanches sont en place voient disparaître ces endroits ...

Pas grand monde, et j'ai même l'impression que les écolos ou les sociétés de pêche les ont également laissés tombés !

L'expérience nous montre que lorsque les berges d'un canal sont complètement encadrées par des palplanches acier ou des bordures de béton, la présence des poissons se raréfie aussitôt.

Les raisons sont assez simples, lorsque l'on procède à la mise en place de palplanches, on enlève en premier lieu, les arbres et la végétation qui se trouve en bordure, puis on installe les palplanches en bordure et ensuite, on creuse sous l'eau les bordures pour bien souvent remettre la terre ou le sable enlevé dans les trous à reboucher sur la berge quand cela est fait, car soit ce n'est pas le cas immédiatement, soit il reste des zones qui deviennent de véritables pièges pour la faune locale.

Voir, pour exemple l'article de ce blog :
http://www.lemarneux.fr/article-palplanches-metalliques-des-canaux-le-piege-des-animaux-77682365.html

À cela, s'ajoute le drame constaté à de multiples occasions pour les oiseaux aquatiques qui nichaient sur les bordures dans les joncs ou arbustes disparus après la mise en place de ces palplanches. En plus, très souvent, on peut également constater que l'arrachage des arbres et arbustes est effectué sans précaution aux périodes ou les oiseaux sont sur leurs nids.

Les travaux sont effectués par le personnel de VNF (voie navigable de France) ou sous-traités à des entreprises, mais dans les deux cas, les personnes ne sont jamais formés pour préserver ce qui pourrait l'être.
Par exemple, enlever l'ensemble des joncs au moment de la période de reproduction des oiseaux est-il un acte nécessaire alors que bien souvent, la suite des travaux ne s'effectue que longtemps après (si elle s'effectue dans l'année ...) 

Les sandres, très présents dans le canal ne sont jamais réintroduits par les sociétés de pêche pour des raisons que j'ignore, et les zones de ponte sont situées sur des plages sableuses qui existaient dans le canal par endroit, mais qui au fur et à mesure des travaux disparaissent ...

Les hérons qui se nourrissaient sur ces zones de faible profondeur ne le pourront plus, et les cormorans auront le champ libre pour trouver les poissons qui restent et qui ne pourront plus se cacher dans la végétation.


Chevreuil qui s'est retrouvé piégé par les palplanches

J'allais oublier de signaler aussi que la mise en place de ces palplanches s'effectuent bien souvent sans prévoir de zones de passage pour les mammifères comme les chevreuils, blaireaux et autres qui traversent le canal lors des périodes de reproduction pour éviter la consanguinité des espèces et que l'on retrouvera noyés à ces mêmes périodes.
Sachant que plusieurs systèmes de passage simples à mettre en place lors de travaux existent, mais sont sûrement trop coûteux ?


Sur la gauche de cette photo, on peut apercevoir un type de "passe" à chevreuil

C'est encore un des nombreux constats de détérioration de la nature qui s'effectue sous nos yeux à deux pas de chez nous et qui prouve qu'il n'est pas toujours nécessaire de traverser la planète pour la dégrader !

À ce petit jeu, le canal ne sera plus qu'un chenal sans vie ...


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